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La feuille, l'encre et l'âme...
20 juin 2009

Motions, oh sweet motions....

A chaque fois que je regarde un film, il me viennent d'incroyables tas d'idées qui, à froid me donnent ou pas envie d'écrire. Là, maintenant, tout de suite, c'est le cas. Je dois être dans une drôle de passe, j'avale à grandes bouchées comédie romantique sur comédie romantique sans en ressentir l'étrange ras-le-bol qui étreint souvent une personne qui ne se confine qu'à un seul type de chose, quelle qu'elle soit.

On se dit que de toute manière, les comédies romantiques, c'est toujours la même chose, deux êtres que tout oppose mais qui finissent par se retrouver, un ministre qui tombe amoureux d'une simple secrétaire [ Pour le coup, ça fleure bon l'édition Harlequin ], un échange de maison pour fuir le quotidien, une star et un libraire, un homme d'affaire et une prostituée, deux âmes qui s'aiment sur internet et se haïssent dans leur vie de tous les jours... Un monceau imbuvable de clichés, servis à la pelle pour toutes les ménagères et célibataires involontaires de trente ans.

Je ne suis pas d'accord.

Il y a toujours un instant où nous, les filles, nous prenons à cet espèce de jeu, cette situation si loufoque que nos prédécesseurs ont été piocher dans le Chapeau des Larmes et que Florence Foresti évoque si implicitement bien dans son dernier spectacle... « C'est pour nous empêcher de regarder des films avec Meg Ryan »

On s'assoit devant la télé, dans le magnétoscope [ quoiqu'on dise, c'est plus classe d'évoquer cet engin plutôt que l'infâme lecteur DVD tout plat et sans âme... ] tourne une vieille cassette un peu abîmée qui vous a soutenu si souvent au cours de votre vie, vous épaulant lors des instants difficiles et vous en tirant même parfois : l'humour a des vertus que beaucoup de gens ne soupçonnent pas. Entre vos mains, un énorme pot de glace Häagen-Dazs® que, dans un élan d'inconscience, vous penser pouvoir finir seule... Gloire à celle qui y parvient.

PhotoFunia_1f040a9

Il y a peu de bonnes comédies romantiques, mais celles qui le sont, le sont et le restent indéniablement. Que recherche t-on alors lors du visionnage de tels films ? Pour ma part, je pense que je cours, que dis-je, que je galope à la poursuite d'un instant de détente, d'un transfert de vie, d'une immersion totale et sans appel au cœur d'un autre monde, un monde où l'amour est partout, un monde où je suis omnisciente, où je vois tout, tout dans les plus petites proportions. Les regards lancés en coin, discrètement, un main qui en cherche une autre, une larme versée en silence... Tous ces éléments deviennent alors si évident qu'il m'arrive de m'en prendre à celui ou celle qui ne les voit pas, plongée dans une incompréhension entière et sans mensonge. " Regarde la, elle crève d'amour pour toi et tu es complètement aveugle... "

Soyez originaux ! J'y vois des enchevêtrements de vies, un entrelacs de destins qui se disloquent ou se bâtissent sur des fondations abandonnées mais encore fortes, désertés par l'amour ou le bonheur qu'une rencontre anime, qu'un sourire ravive, qu'une étreinte réchauffe. J'y vois des lumières qui scintillent en pleine tempête, j'entends le remous des cœurs et le gargouillis d'un ventre amoureux. J'attends que les doigts se nouent, que les corps fusionnent, que les premiers obstacles se dressent. J'ai peur en me disant que chacun d'eau peut fissurer le lien d'amour, jusqu'à le briser pour de bon... Je frémis en sentant la puissance de l'amour. Bah, c'est des trucs de gonzesse ça, hein...

Si je suis captivée, c'est gagné. Plus tard, je me mets à réfléchir... " Et si quelqu'un me jetait aussi des regards de la sorte ? Et si j'étais en réalité actrice d'un film éternel ? Et si j'appartenais à un livre dont j'étais l'un des personnages et que quelqu'un s'amusait à enrichir ses pages de mes péripéties, ou le contraire ? "

Ces entractes sont un miroir, elles me renvoient l'image d'une vie hypothétique qu'on ne sait mener à bien de nos jours. Bien sûr que les chances pour que ce genre de situation tombe sur notre tête sont minces mais elles existent. Quitte à vivre, autant restée cloîtrée dans mon univers féérique... Celui d'une ado rêveuse en mal d'amour qui ne souhaiterait jamais grandir.

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