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La feuille, l'encre et l'âme...
28 juillet 2009

Qu'il est dur de quitter ceux qu'on aime...

Ô blog chéri, me voila de retour ! Que ne t'avais-je abandonné...

J'avais baragouiné dans un précédent article que je m'exilais sous peu sur une île vendéenne avec un jeune homme rencontré sur un certain forum. Me voila revenue de ce périple ! Les amis, je viens d'expérimenter le parfait contraire de l'expression "On est bien que chez soi" ou celle qui s'en rapproche, voyez ça comme vous voulez. Il faut se méfier des formules toutes faites. Nous sommes le 28 Juillet et je n'ai pas écrit avant... Il m'a fallu un temps pour m'adapter à nouveau à la vie ici. Or, l'Homme s'habitue à tout... donc moi aussi, quoique j'en pense.

Je crains que cette article ne soit d'une longueur excessive mais il aura le mérite de résumer les faits primordiaux de ce séjour et ainsi de m'éviter la lourde tâche de ravir les oreilles des multiples petites curieuses qui aimeraient bien connaître le fin mot de mes vacances et leur déroulement intégral... Sotte que je suis, j'ai oublié de m'en tenir à me résolutions et accessoirement de noter jour par jour ce que nous avions fait. Restent donc ma mémoire - qui s'avère être performante quand il s'agit de retenir des futilités aberrantes - et celle de mon nouvel amiiiii que je harcèlerai au besoin.

Entrée en matière :

Le Jour J : Marion est venue dormir à la maison et le lever s'avère être d'une complexité mesurée. Maman a tenu à partir deux heures avant celle indiquée sur mon billet de train, allez savoir pourquoi, j'aurais pu le louper si on avait avancé l'heure de départ, on ne sait jamais. C'est donc à 7h45 que nous quittons la maison. Premiers échauffements et tensions. Je vous passe les déambulations dans le RER et les métros, choses que Maman ne supporte pas et se fait toujours un plaisir de faire remarquer à voix bien haute... La Gare Montparnasse. Je n'avais jamais vu la tour et je l'ai donc prise en photo. Le pauvre cliché se retrouve coincé entre deux superbes plages dans le dossier « Ile D'Yeu 9 Juillet 22 Juillet », son moral en prend un coup croyez moi.

Ellipse du petit chocolat bu sur le pouce, de la découverte incroyable des toilettes payantes de la gare, de l'apprentissage ultra rapide de Maman à taper des sms, des discussions avec Marion sur le soleil qui va cramer ma peau, toussa, du gros derrière et de l'amabilité relative de la serveuse, des murmures suite aux passages de militaires tout de kaki vêtus etc...

Il est à présent 9h40 et le numéro de mon train ne va pas tarder à apparaître sur l'immense tableau noir aux chiffres mobiles (que j'aurais du prendre un photo bon sang !). Aux aguets, Maman tourne et tournicote, ruminant on ne sait quoi jusqu'à ce que le messie se matérialise en la présence d'un numéro à quatre chiffres, et d'un intitulé « 10h00 Nantes Quai 6 ». Chiourmf ! Marée humaine ! Les gens bougent et ondulent jusqu'au quai indiqué. Nous avons quinze minutes pour trouver la voiture qui, bien évidemment, est celle du bouuuut du train, la dernière, la plus lointaine. Maman est paniquée, moi je suis zen, Marion aussi je crois. Ces mouvements de foule m'impressionnent mais au fond je suis apaisée... pour l'instant.
On trouve la voiture, Maman m'arrache la valise et mon sac de voyage des mains pour aller les ranger dans le compartiment prévu à cet effet et m'invite à monter pour prendre ma place, ce que je fais avec lenteur. Je m'assois, Maman me fait des recommandations, Marion est toujours très discrète mais c'est elle que je serre le plus fort dans mes bras, c'est elle qui me manquera le plus entre autres. La voix féminine invite les accompagnateurs des passagers à descendre et je me retrouve seule, à côté d'une vieille dame peu loquace. Le train s'ébranle, il roule. Je quitte Paris. J'écris, j'écris des choses que je ne publierai jamais, mes doutes, mes peurs, car à cet instant, oui, j'ai peur. Je veux rentrer chez moi, je ne sais pas où je vais, je veux faire demi tour. Mon cœur bat plus fort. Je panique. Je tente de me calmer et pour se faire, je décide d'aller aux toilettes afin de rincer mes paumes moites... Erreur monumentale.

Les toilettes du TGV *prise 1* :
Alors, déjà, parlons de l'odeur... Elle y est absolument infecte et c'est un euphémisme, en plus pas de présence de papier détectée et je passe les détails de l'hygiène... Heureusement me dis-je que j'ai vérifié l'arrivée d'eau avant de me savonner les mains à outrance... parce que figurez vous qu'il n'y avait PAS d'eau. Vous pouvez toujours changer de toilettes espérant que quelque part vous trouverez meilleur sort, mais la cabine suivante est rarement plus accueillante que la première. Aussi, vous abandonnez l'idée de vous laver les mains (ou quoique ce soit d'autre d'ailleurs) et priez pour que votre voisine ait du gel sans eau anti-bactérien dans son sac comme ce fut le cas pour moi.

Ceci étant brillamment narré, poursuivons. Je me lève cinq six fois pour vérifier qu'on ne me vole pas ma valise, je lis les Liaisons dangereuses, j'écoute de la musique, surfe sur Msn grâce à mon joli portable affectueusement prénommé « Pouet » ou « C*nnard », c'est selon, et je tente de calmer mes nerfs quand on nous arrête une demie heure sur les voies ferroviaires.
Bilan des courses : bus raté obligatoirement, et trente-cinq minutes de retard. Par chance, il en reste un ! La SNCF est bonne et clémente. Je cours, renverse ma valise, j'ai chaud, je sue, j'en peux plus mais je hèle le chauffeur qui m'ouvre les compartiments à bagages et me permet d'y glisser ma valise. Pour une première fois seule, je dois dire que je m'en tire pas mal, sur un itinéraire inconnu qui plus est. Je prends place dans le bus à côté d'une dame blonde et, tout en continuant de suer, allume Msn et essayer de contacter Ezhvin. Il est 13h00. J'ai mal à la tête, je n'ai pas vu Brad Pitt (je me comprends) et il fait une chaleur torride malgré la noirceur du ciel. Le bus part. Nantes ne m'apparaît pas comme transcendante, il faut dire que le temps est aussi lourd et gris que mon humeur est massacrante ce qui n'améliore pas ma perception des choses. On roule, on roule. Plus j'approche, plus je suis contente.

Trois quarts d'heure plus tard, le paysage change du tout au tout. On passe d'un coup des vieux bâtiments sombres et laids, immeubles interminables sans une once de verdure, à une marée de champs... et du soleil. De jolis champs dorés, griffés de petites ruisseaux, parsemés de grosses meules de foin bien ficelées, il y a même des vaches et des chevaux. Je suis en Vendée. Les maisons sont blanches, les volets colorés, il y a des fleurs, c'est joli, frais et chaleureux. Mon angoisse retombe et la température interne aussi, soit bénie la clim'.
Je m'inquiète un peu, je sais que je dois m'arrêter à Fromentine mais je ne sais pas où c'est. Timidement, je demande à ma voisine qui m'indique que c'est le terminus et que quand tout le monde descendra, cela voudra dire que j'y étais. 14h30. En effet, j'aperçois la Gare Maritime, c'est là que je dois me rendre. Je récupère mon bagage et brusque prise de conscience : je suis à la mer...

Il y a des mouettes, du sable, de l'eau, des bateaux... Cinq ans que je n'avais pas vu l'océan car c'est bel et bien une infime parcelle de l'océan Atlantique que j'ai sous les yeux. Je suis sous le charme. Mais il faut me tirer de ma torpeur béate pour me renseigner au sujet des bateaux vers l'Ile d'Yeu. Prochaine navette : 19h... C'est à peine si j'ai envie de m'arracher les cheveux. Je vais voir l'autre compagnie, peut-être que les horaires seront plus satisfaisants : 18h15. Un tout petit peu mieux. J'achète mon billet et me prépare mentalement à patienter presque quatre heures. Je fais des photos, je n'ose pas aller sur la plage, je suis encombrée par ma valise. Je change de chaussures, adieu les converses, bonjour les spartiates. Je lis mon livre, assise en face de la mer, je me tape un coup de soleil. C'est le pied intégral, ironie quand tu nous tiens.

Mais si vous saviez ce que j'allais vivre par la suite, vous penseriez que cette attente n'était là que pour éprouver ma patience. Je ne tremperai pas mes pieds dans l'eau avant l'ile. Je me dirige vers l'embarcadère après m'être repoudré le nez. Le vent avait bien emmêlé mes cheveux, un coup de crayon histoire d'être potable à l'arrivée (durant tout le séjour, et ce en raison d'une pénurie de taille crayon, je passe la maquillage à la trappe... Plus jamais, plus ja-mais ^^). Pour y accéder, il faut traverser un long couloir de verre. Creux, froid, similaire à celui que j'aurai tant de mal à traverser au retour. D'ailleurs, rien qu'en y repensant... bref.
Je m'assois en attendant l'ouverture des portes, je discute avec une jeune fille de mon age et lui indique l'entrée du bateau. Je la suis et me place dans le dit "véhicule" seule sur une rangée de six sièges. Je ne me souviens même plus de leur couleur tant j'étais absorbée par les remous des vagues... Je crois qu'ils étaient bleus. C'est parti pour 45 minutes. Il y a beaucoup d'enfants... et pas mal de bruit, ça tangue, je n'ai plus de batterie, donc plus de musique, pas de contact avec l'extérieur. Je n'ai qu'une envie : arriver.
Au fur et à mesure que l'on progresse sur l'eau, je vois les côtes îslaises se dessiner doucement, puis se préciser. Je peux distinguer les rochers, les petites criques et finalement le port...

Nous débarquons à Port Joinville, la "capitale" de l'île d'Yeu. Je suis vêtue de vert, comme je l'avais dit. Je n'ose même pas chercher qui que ce soit du regard : non pas par pudeur excessive ou d'autres choses du même genre. En fait, j'ai surtout pas mal... de mal à trainer ma valise sur l'espèce de passerelle reconstituée aux irrégularités agaçantes. Un coup elle penche sur le côté, un coup elle se retourne... J'ai du m'excuser trois fois auprès du monsieur derrière. Si Ezhvin a suivi la scène, il a du bien s'amuser. Ça faisait un peu « godiche qui débarque de sa ville et qui a eu des porteurs toute sa vie et qui du coup ne sait pas se dépatouiller seule ». Mais ça, tout le monde le sait, c'est pas vrai.
J'atteins finalement le bord, la terre ferme... L'ile d'Yeu. Y a pas à dire, c'est vraiment super joli. Le temps est superbe, le ciel dégagé, c'est chaleureux, c'est TROP beau quoi ! =)

Par contre, je suis perdue. Mais complètement perdue. Je sais que dans mon ventre se déchainaient plein d'émotions contradictoires ce qui n'était pas des plus agréable. C'est quand même un truc de malade ce que je vis là. Je prends mon téléphone [qui était éteint, la batterie à plat], je me donne une contenance en appelant un ami imaginaire et j'attends qu'on vienne me voir. J'aperçois un grand bonhomme affublé d'un chapeau de paille, portant des lunettes de soleil qui fend la foule pour me rejoindre et finalement attend patiemment, à quelques mètres de moi, que je termine mon appel... Et là, je me force à raccrocher. Je suis heureuse, heureuse, heureuse. C'est quand même une expérience fantastique !

« Marine R.. ?
- Oui ! c'est moi !
- Ezhvin ! »

Il me fait la bise et m'entraine à l'écart de la foule. Bah mes enfants, il est grand. Ça... c'est le premier constat, formel toussa. Bon, puis c'est un beau mec aussi. Hihi, ça aussi c'est flagrant et puis il a l'air vraiment sympathique, c'est tout sauf le genre de garçon qui fait peur (bon, à la rigueur, je n'avais pas encore vu son regard de mouton anémique...) Je me suis vraiment demandé à cet instant pourquoi j'étais là. Mais c'est dans ma nature de douter... C'normal, je crois. Je commence à relâcher mes nerfs, je suis plus détendue. Et puis c'est très exaltant de rencontrer de nouvelles personnes. Il me parle de l'Ile d'Yeu - « cette île est située à 18 km de la côte et est pompeusement (oui, oui, il parle comme ça ! ^^) appelée, le Joyaux de l'Atlantique ! » - me demande si j'ai fait bon voyage, on discute de mon sac artisanal toussa... Je rencontre son cousin, son frère et plus tard sa maman. Je crois que c'est lorsque je l'ai vue que j'ai su que ce séjour allait être un chamboulement très positif par rapport à mon mode de vie de "banlieusarde parigotte". Il faut dire que je m'attendais à une femme stricte, carrée, en me basant sur cette rigueur que j'associais inconsciemment à Ezhvin. Si elle l'est peut-être en temps normal, en vacances, c'est décontraction. Nous avons discuté dans la voiture pendant qu'elle me conduisait "à la maison", et m'a véritablement mise à l'aise. « Ici, pas d'heures fixes, notre mode de vie est véritablement aléatoire, on prend le temps de se poser... ». On s'y est bien tenu du temps que j'étais la bas en tous cas.


Suite en cours de rédaction.

En fait, j'ai la flemme de rédiger la suite... Je préfère la garder égoïstement pour moi. =)

Ce que je retiens en tous cas, c'est quelque chose de très positif... Je n'ose même pas parler du retour. J'avais vraiment l'air pitoyable dans mon siège à sangloter comme une gamine. Ça doit vouloir dire que j'ai beaucoup apprécié être la bas. Il me semble que j'ai passé les meilleurs vacances de ma vie, puis le fait d'être loin de ce et de ceux que je connais, de me détacher des miens m'a fait pas mal de bien. Merci donc à ceux qui m'ont reçue, merci à celui qui a pris l'initiative de me rencontrer mais qui ne passera jamais par là et tant mieux sinon j'aurais l'air bien bête. ^^


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